Retour sur la saison 2021 !

par | Avr 28, 2022

Bonjour, depuis le temps !

Voici un an que je n’ai pas publié d’article sur ce blog. Et pour cause, bien des choses sont arrivées, dont voici les grandes lignes :

  • Le passage du détroit de Gibraltar et création d’une chaine YouTube
  • Une navigation jusqu’aux Baléares, suivie de très longues et géniales vacances
  • Une collision avec les rochers pendant un orage
  • Un chantier naval infernal à Martigues
  • Un retour aux Baléares pour hiverner à Majorque
  • Des travaux intenses pour améliorer le confort et ainsi rendre possible l’emménagement de Raquel à bord.

Vous trouverez plus de détails sur ces événements dans les prochaines lignes. Et un peu de teasing aussi, puisque la saison 2022 reprendra le 27 avril !

Nombre de milles nautiques parcourus

Le rocher

Passage de Gibraltar et une chaine Youtube

Avec les nombreux travaux dont le rangement était interminable, quitter le Portugal n’a pas été une mince affaire. Je réussis tant bien que mal à m’arracher du port de Portimão le 2 juin 2021 pour mettre les voiles sur Trafalgar en dépit d’un bateau encore sale des pluies boueuses de l’hiver…

Psychologiquement, je ne suis pas encore tout à fait prêt. Depuis une semaine, ma mission professionnelle est terminée mais j’ai à peine rendu les clefs de ma Fiat Panda de location depuis une paire de jours et vendu ma planche de surf dans le même temps. Mes réflexes de marin sont toujours là, je suis un poil barbouillé en début de nav’ mais la fenêtre météo reste à peu près sympa et me propulse au milieu du Golfe de Cadix.

Pendant ce temps, je commence à utiliser la toute nouvelle GoPro 8 Black, que j’ai pu financer avec les revenus de ma mission de l’hiver. 

Car oui, c’est la grande nouveauté cette année: j’ai gagné des sous ! Suffisamment pour remonter mon confort à bord jusqu’à un niveau correct avec :

  • une annexe motorisée flambant-neuve – finis les tours de rame à contre courant la nuit tombante pour aller chercher de l’eau dans un chiotte public insalubre infesté de chiens errants et de rats qui savent nager et viennent remonter mes chaines de mouillages pour s’inviter à bord ;
  • un lazy-bag sur mesure qui me permet de ranger ma grand-voile en moins de deux minutes tout en la protégeant du soleil ;
  • des écoutes et bras pour mon spinnaker que je n’ai encore jamais pu hisser ;
  • des réservoirs d’eau tout neufs contruits de mes propres mains.

Enfin ça, c’est pour mon quotidien. Pour revenir aux vidéos, l’idée n’est pas neuve pour moi qui ai essayé d’être musicien et tourné des clips dans cet objectif. J’ai donc toujours eu envie d’essayer de faire de belles images et avec un mode de vie pareil, c’est l’occasion idéale !

Je tourne donc mes premiers « rushs » dans le golfe de Cadix, au mouillage à Trafalgar et jusqu’à la sortie du détroit de Gibraltar, où je publie ma toute première vidéo.

 

Sans lazy-bags

Avec lazy-bags

Nouvelle annexe

On est pas bien, là ?

Très longues vacances géniales aux Baléares

La traversée de la mer d’Alboran est longue: 2 semaines sans vent avec un passage du cap Cabo de Gata sous une nuit d’éclairs ! Ensuite, une fenêtre météo parfaite me permet de filer de Cabo de Gata jusqu’à Formentera en deux jours et deux nuits.

underwater minorque

Ça y est, je suis bien arrivé aux Baléares ! Formentera est une petite ile située au sud d’Ibiza. Devant le port, on peut mouiller l’ancre et se laisser bercer (ironie) par la houle artificielle générée par les maxi-yachts et les navettes de Ibiza. Il me faut peu de temps pour rencontrer des copains hyper sympas et visiter le coin de mouillage en mouillage. Je comptais rester trois jours, je reste finalement trois semaines ! Mais quand il faut il faut, je lève donc l’ancre et mets le cap sur Minorque. Voir la vidéo sur Formentera

Et là…pas de vent. Il se lève puis s’arrête aussitôt que les voiles sont hissées. J’allume le moteur et je barre. Je barre de jour et je barre de nuit. Quand je lâche la barre quelques secondes pour aller aux toilettes ou me faire un sandwich, Øya fait n’importe quoi. Donc, en toute logique et pour la première fois, je m’énerve vraiment. J’arrive finalement à mouiller à Majorque à l’abri du vent. L’endroit est annoncé comme proche de la prochaine station de gazole, mais bien sûr le vent change de direction, la mer se lève et je dois partir la nuit tombante avec mon repas sur le feu. Quelques minutes après, mon moteur cafouille : c’est la panne !

neveux et nièces nephew an niece minorque

Quoi qu’il en soit, je parviens à atteindre Minorque. Nous sommes le 7 juillet et j’y resterai jusqu’au 21 août ! J’accueille la famille et mes neveux et nièces découvrent les joies du mal de mer, la pêche depuis le bateau, les balades en annexe. Je rencontre des vacanciers de bonne humeur, des Barcelonais et des Français principalement.

Et puis vient le 31 juillet, un orage illumine le ciel à l’horizon. Je suis prêt. Enfin non. Quand vient la rafale de 60 nœuds, le mouillage est balayé. Il lui faut 19 secondes pour faire décrocher les deux ancres que j’avais mis en préventif. Je croyais savoir, maintenant je sais pour de vrai. Bilan des courses : mon régulateur d’allure (pilotage automatique) est hors-service car le vent à poussé la poupe d’Øya contre les rochers.

Je trouve un équipier, et on quitte Minorque en direction de Martigues, le chantier naval de Port Maritima.

La vidéo YouTube sur Minorque.

Chantier infernal et vacances en Corse

Les vacances sont terminées. Je suis largement en retard sur mon calendrier et c’est le 28 août que je mets Øya à sec. Les découvertes sont mauvaises. La coque est infestée de bulles, signe de réactions chimiques malsaines entre les couches de peinture. Voyez plutôt !

Je fais sabler la coque, on peint dans le mistral au pistolet, je disque des gros blocs d’acier massif pour laisser place au nouveau régulateur d’allure, on décape des tuyaux colonisés par les huitres… Et lorsque le bateau est à nouveau à l’eau, c’est quand j’ai de l’eau jusqu’aux chevilles à l’intérieur que je réalise avoir oublié un bouchon. Je passe donc le reste de l’après midi à vider et nettoyer le bateau. C’est pas tous les jours qu’on à l’occasion de couler stupidement…

Je reçois l’aide des copains de Marseille, de Nîmes et rencontre des voisins sympas. Le chantier est vraiment éprouvant, et quand mon cousin arrive, lui qui devait passer des vacances sur le bateau, je l’utilise pour finir l’installation de mon nouveau régulateur d’allure ! 

Pendant les travaux

Elle est pas belle, ma coque ?

Nous arrivons en Corse, au moteur bien sûr, et passons de bons moments de vacances. Une semaine fort sympathique. Ensuite vient nous rejoindre Pauline, l’équipière qui m’aidera à convoyer Øya jusqu’aux Canaries.

Mon cousin part, et nous larguons les amarres de Bonifacio en direction de Minorque.

La traversée est agitée. L’automne arrive à grand pas et la mer est creuse. J’estime 4m de creux au plus fort avec un vent établi à 30 nœuds, des rafales à 40. Nous sommes au près et Øya marche bien. Pauline et moi ne nous sentons pas en danger. Quand bien même, nous sommes dans un bateau par mauvais temps et je n’ai pas envie que la mer se creuse davantage. La houle méditerranéenne est courte et je n’ai vraiment pas envie de repartir en direction de la Sardaigne.

 Finalement le bulletin météo avait dit juste, après notre virement de bord, les conditions s’améliorent, et nous arrivons à Minorque… au moteur !

On est le 8 octobre, Pauline quitte le bord. Apparemment elle ne le sent pas jusqu’aux Canaries, je continue en solitaire jusqu’à Majorque où je profite de Cabrera. On avait cassé un peu de matériel pendant la traversée et je me surprend à être stressé, à manquer de temps et d’argent. Je décide donc de rester à Majorque. Une belle navigation comme ça, il vaut mieux la reporter que la gâcher !

Ça tombe bien, je viens de matcher avec Raquel.

Hivernage à Palma et rencontre avec Raquel

Octobre 2021, je profite de l’été indien au mouillage tout en travaillant pour un nouveau client. Je prends ensuite une place au port de Palma de Mallorca où je resterai jusqu’au 27 avril 2022.

Je rencontre Raquel, une Majorquine fort sympathique. Nomade de naissance, elle parle plein de langues couramment dont le Francais. Elle veut voyager et être digital nomad, notre entente et parfaite et je l’invite tout naturellement à emménager à bord.

La coque d’Øya mesure 9,6m ; tout seul c’est bien, à deux c’est un peu serré pour habiter à plein temps. De plus, ce bateau a 45 ans et souffre d’un aménagement intérieur largement bâclé à sa construction. On entreprend alors des travaux pour refaire la cabine avant: il nous faut absolument des espaces de rangement opérationnels et à peu près agréables à l’œil car il s’agit de notre maison !

Pendant ce temps-là, Raquel, qui est psychologue, monte sa boîte en freelance. Moi, je travaille pour un autre client sur une mission à plein temps. Le rythme est intense et il faut être irréprochable sur tous les fronts car il n’est pas questions de négliger ma mission professionnelle ni le bateau. En effet, le 27 avril la marina est réservée pour une régate, donc prêts ou pas, on se fait expulser du port !

C’est une période sans navigation mais très riche sur tous les autres aspects : la saison 2022, les objectifs professionnels et personnels. À court, moyen et long terme.

 

La saison 2022 commencera aux Baléares jusqu’au mois de mai au moins, ensuite on verra bien !

Dans tous les cas, je vais reprendre la rédaction d’articles et la production de vidéos, c’est une éxperience qui me passionne.